La plaine des Jarres

Publié le par Arno Baude

Fevrier 2005 Laos

Muang Xieng est une province du nord du Laos, frontaliere du Vietnam. Ses collines brunes et arides comme pelees sont marquees de crateres de bombes. On les rebouche maintenant mais un devoir de memoire des bombardements americains persiste.

Sur ses collines touchees par la guerre, des pins dessinent au sol des ombres calligraphiques. Le paysage n'a rien de desole...les collines s'etendent comme un desert sur ce plateau de fraicheur matinale. Direction Phonsavanh sur une belle route refaite jusqu'au point-frontiere.

Dans la ville, j'ai mange indien et le gerant originaire de Pondichery passait le DVD des exactions de guerre 1960/70 en massifs larguages de bombes. Un rappel historique sur le passe recent de la plaine des mysterieuses jarres seculaires.

La veille, en dejeunant, j'aurais pu chanter karaoke sur un clip-documentaire relatant la resistance lao a cet avant-poste de la guerre du Vietnam. A l'epoque la province de Muang Xieng etait le theatre de la guerre avec des batteries de DCA partout. De nos jours, les bombes se retrouvent aux pilotis des maisons, comme barriere de jardins ou statues apotropaiques a l'entree des sites aux Jarres.

Durant la visite, on note tres vite que ces jarres geantes sont conjointement entourees de bornes MAG du service de deminage Mines Advisory Group et de crateres de bombes ( avec ecriteaux authentifiant l'agresseur ).

Sur le site 3, je rencontrais le service MAG munis de detecteurs de metaux, leur medecin m'expliqua que les talkies-walkies etaient fabriques au Mexique et que le personnel etait subventionne par la nouvelle-Zelande, pas par l'Unesco. Sur le site 1, il y avait des dessins d'enfants...on y voyait les jarres mythiques mais aussi le MAG en action... Quelques jours plus tard je rencontrais Quynh, une vietnamienne au francais impeccable qui savait l'expression " muet comme une carpe ". Elle me montra des photos d'un bar dedie aux bombes, de personnes cachees dans les Jarres tels d'improbables Calimero sans coquille sur la tete.

Je me souviens du debut de parcours lao a Vientiane ou j'ai croise un etudiant pres de l'arc de triomphe de Patouxay. Il me dessinait des cylindres et n'avait de cesse de les montrer de la pointe du criterium, de me dire qu'il fallait y aller. Ces cylindres avaient l'air incontournable lors de la visite du pays...les Jarres de Phonsavanh. 

Arno Baude 

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